Petite analyse du wokisme

Le wokisme est un phénomène passionnant à étudier de par ses contradictions inhérentes et sa capacité à s’attirer un support parmi le groupe même qu’il prend impitoyablement pour cible. Ceci en est un petit tour d’horizon. 

Les principes fondamentaux

Son fondement est une idéologie néo-marxiste qui éclate la population en catégories et réduit les relations entre groupes humains à des rapports d’oppresseurs à victimes. Bien que le système de pensée woke se qualifie d’anti-raciste, il est en réalité fondamentalement raciste et divise la population selon la couleur de peau. Ce morcellement est ensuite poussé plus loin par des compartimentations supplémentaires basées sur les genres, les orientations sexuelles, les classes sociales, etc. Un individu peut bien entendu appartenir à plusieurs catégories, ce qui lui confère un certains nombre d’avantages et de préjudices : c’est le principe d’intersectionalité qui condamne au plus bas échelon de l’échelle morale le fameux homme blanc de classe moyenne et “cisgenre” et encourage une course à la victimisation, celui parvenant à faire valoir le plus d’injustices envers lui réclamant le plus haut échelon.

La société occidentale est la seule ciblée par le wokisme et la population majoritaire ainsi que les institutions y sont dépeintes comme fondamentalement racistes (les termes de “racisme systémique” et de “racisme institutionnel” sont mis en avant), sexiste (voire “patriarcale”) et responsable des situations regrettables du passé (l’accent est mis en particulier sur l’esclavage – transatlantique uniquement – et sur la colonisation).  Les minorités (non-blanches, transgenres, homosexuelles etc.) sont présentées comme des victimes et un sentiment de culpabilité est attendu de la part de la majorité, elle, présentée comme privilégiée et responsable d’exactions actuelles mais aussi de crimes passés (une culpabilité héréditaire est postulée et des réparations sont attendues).

Ce dénigrement de la société occidentale s’appuie, au niveau philosophique, sur un courant de pensée post-moderniste qui s’applique à déconstruire les principes ancestraux qui ont ont permis l’apogée des civilisations judéo-chrétiennes ou gréco-romaines. À ces principes rigoureux et à la construction civilisationnelle qui en résulte est opposé un relativisme flou où tout est perçu comme étant subjectif et dépendant d’un point de vue. Cela concerne la science, laquelle est dévalorisée (voire considérée comme raciste), le genre (la réalité physique du genre est placé au-dessous de l’énonciation de la perception qu’en a l’individu concerné), mais aussi la morale : la discrimination est encouragée (contre les groupes majoritaires, bien sûr, et dans ce cas elle est qualifiée de “positive”) ; la notion de mérite est réfutée (puisqu’il est postulé qu’on ne doit sa réussite qu’à ses privilèges hérités) ; le péché capital d’orgueil est élevé sous le nom de fierté (“pride”) ; la valeur intrinsèque de l’individu est minimisée (celui-ci étant réduit à une intersection de variables sociologiques) etc.

Des contradictions

Le système de pensée woke aboutit à des contradictions et à des discours aberrants. On peut citer en exemple le mouvement queer en support pour la Palestine (“Queers for Palestine”). Ce support est basé sur un concept supposé de fraternité entre opprimés (les queers se considérant comme opprimés dans les sociétés occidentales se portent en soutien au peuple arabe considéré comme opprimé en Palestine. C’est absurde puisqu’il n’y a aucun rapport entre les oppressions mises en avant et c’est ironique puisque les peuples arabes ont une attitude envers les queers beaucoup moins tolérante que celles des israéliens !

On peut aussi citer la richissime chanteuse noire Lizzo profitant de la voix que lui donne la platforme médiatique des MTV Video Music Awards pour affirmer haut et fort qu’elle fait partie des opprimés.

Un autre exemple de confusion des genres dans l’idéologie woke est Greta Thunberg scandant sur scène le slogan “No climate justice on occupied land!” (pas de justice climatique dans les territoires occupés)…

 

Le support de la population ciblée

La contradiction la plus surprenante est la capacité qu’a cette idéologie à trouver un support parmi la population qu’elle cible.

culpabilité, manque d’amour propre, de discernement et des complexes

 

Le comportement woke

est capable de changer des gens en apparence tout à fait normaux en individus totalement incapables de soutenir une discussion aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan émotionnel : la raison est mise de côté et est substituée par des arguments fallacieux et une émotivité extrême.

J’ai eu l’occasion d’observer le phénomène dans l’école de mes enfants et en ai ainsi appris les ficelles grossières, lesquelles se résument approximativement à ceci:

déconstruction, rapport à la réalité (subjective)

injustice

appel à l’empathie

discrimination positive

culpabilité

“mind virus” peut infecter des adultes

  • il est postulé que 
  • le système de pensée woke est profondément raciste (bien qu’il se dise anti-raciste) et s
  • les minorités (définies selon ) sont considérées comme victimes d’un racisme supposé généralisé (dit “systémique” ou “institutionnel”) dans la population 
  • Attitude : 
  • Virtue signalling
  • Se placer dans une situation morale élevée
  • Utilisation sans vergogne de sophismes 
  • Substitution de la raison par l’émotivité
  • Hypocrisie
  • Hystérie
  • Cancel culture
  • Narratif neo-marxisme basé sur l’oppression, la culpabilité et la victimisation (critical race theory…)
ingénieur en infirmatique, cadres, 50 ans

Le comportement woke

La conversation commence avec Cécile qui annonce sa participation, le 18 novembre, à un sit-in organisé par Extinction Rebellion dans une ville de Suède.

Le terme “s’éduquer” employé ici revient souvent dans les discours wokes et est particulièrement prétentieux. Il a une connotation que n’a pas, par exemple, le terme plus neutre de “s’informer”.

Qualifier “d’éducation” les informations qu’on a assimilées les élève automatiquement au rang d’un matériel propre à développer des facultés intellectuelles ou morales. Non seulement cela assigne une qualité indiscutable à ces informations, mais cela place aussi leur récipiendaire au-dessus de ceux qui n’en ont pas connaissance puisque ceux-ci sont implicitement considérés comme non-éduqués, c’est-à-dire comme ignorants.

Cette attitude proscrit préemptivement toute discussion sur la pertinence du point de vue affiché, celui-ci étant considéré comme indiscutable et ceux qui en douteraient comme des ignorants. Cette pirouette intellectuelle permet d’éviter les débats difficiles en les refusant simplement en bloc sous prétexte que les contradicteurs ne sont pas dignes de s’exprimer sur le sujet.

Quelques jours plus tard (le 24 novembre), Cécile annonce avoir la grippe depuis 4 jours.

La splendide ironie ne m’échappe pas : attraper la grippe en protestant avec une organisation qui déplore un réchauffement climatique !

De plus il semblerait que les espèces animales ne soient pas les seules en voie d’extinction puisque la voix de la rebellion est elle-même affectée par une extinction !

J’ose un trait d’esprit et fait remarquer l’évidente ironie. Je pense qu’il est acceptable d’être taquin.

Puis, comme je me suis moi-même pas mal renseigné par le passé sur le sujet du réchauffement climatique anthropique et comme j’ai pris connaissance d’arguments autant en faveur que contre cette théorie (moi aussi je “m’éduque”), je pose une question pour ouvrir une discussion sur la validité de cette théorie ; tout cela bien poliment, bien sûr, et en souhaitant un bon rétablissement à la justice warrior malheureusement incapacitée.

Sûrement va-t-elle apprécier et profiter de l’occasion pour avancer des arguments qui m’aideront à me forger une idée plus complète sur le sujet… Peut-être même que d’autres membres du groupe vont participer et contribuer à notre enrichissement intellectuel collectif… You bet !

Malheureusement le premier argument avancé est un non-sens total : on ne peut pas logiquement déduire la réalité du réchauffement climatique anthropique du fait que Cécile a des collègues climatologues, fussent-ils au GIEC.

Le terme “faits scientifiques” utilisé ici est intéressant car il démontre un amalgalme entre les faits (la réalité objective) et leurs interprétations scientifiques, lesquelles sont, de par la nature même de la science, changeantes et débatables. Cela rejoint l’élévation de la science au niveau de dogme qui fit sont apparition dans les débats lors de la crise du Covid.

L’expression “des ignards en climatologie disent des conneries qui nous mènent à la cata” mérite qu’on s’y attarde car en quelques mots seulement elle trahit :

  1. une phobie d’une catastrophe plus ou moins imminente et dont on ne doit pas mettre la réalité en doute
  2. une assignation de la responsabilité de ladite “cata” sur les contradicteurs qui nous y “mènent”
  3. un intense dédain des contradicteurs ; ceux-ci sont a priori qualifiés “d’ignards” (sûrement ne sont-ils pas “éduqués”) et sont donc indignes qu’on leur accorde du temps pour une discussion

le souhait de ne pas entrer dans un débat est par ailleurs exprimé avec l’expression “je l’ecris une fois et c’est tout” et surtout avec “non, ce message n’est pas un debut de dialogue.” Voilà un début de conversation prometteur, non ?

S’ensuit un échange de références littéraires et autres telles que The Shift Project (une association française et un laboratoire d’idées qui s’est donné pour objectif l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance de l’économie aux énergies fossiles, particulièrement au pétrole).

C’est l’occasion pour moi de contribuer en apportant des références qui soutiennent l’autre côté du débat : je choisis François Gervais, d’une part parce qu’il paraît beaucoup dans les médias en ce moment pour promouvoir la sortie de son dernier livre et d’autre part parce qu’il a beaucoup étudié et critiqué les rapport du GIEC (Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) que Cécile a déjà mentionné.

Je joins un lien vers une interview qui permet de se faire rapidement une idée de ce physicien, ancien directeur du CNRS ainsi qu’un lien vers une vidéo plus technique où il soulève des problèmes de méthodologie dans un rapport du GIEC.

Au vu de la première réponse de Cécile je crois bon de finir par une invitation au calme et à un scepticisme prudent compte tenu des sommes colossales en jeu.

C’est l’occasion pour moi de contribuer en apportant des références qui soutiennent l’autre côté du débat : je choisis François Gervais, d’une part parce qu’il paraît beaucoup dans les médias en ce moment pour promouvoir la sortie de son dernier livre et d’autre part parce qu’il a beaucoup étudié et critiqué les rapport du GIEC (Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) que Cécile a déjà mentionné.

Je joins un lien vers une interview qui permet de se faire rapidement une idée de ce physicien, ancien directeur du CNRS ainsi qu’un lien vers une vidéo plus technique où il soulève des problèmes de méthodologie dans un rapport du GIEC.

Au vu de la première réponse de Cécile je crois bon de finir par une invitation au calme et à un scepticisme prudent compte tenu des sommes colossales en jeu.

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